Le Saint Empire romain germanique, un cas unique dans l’histoire des empires.
Quand Charles Quint meurt, le 21 septembre 1558, l’entité décentralisée était décrite comme un « empire en miettes », très difficile à gouverner.
Fil sur ce singulier espace géographique.
Empire fragmenté, composé de centaines de duchés, de comtés, de villes libres et d’autres principautés ; il s’agit d’un casse-tête juridique et territorial.
Mais au commencement est le sacre. L’entité prend forme le 2 février 962, lorsque Othon Ier est couronné empereur.
Pourtant, si on parle de « Saint Empire romain germanique » (Heiliges Römisches Reich), ce nom sera adopté en réalité bien plus tard, au XVe siècle, sous le règne de Frédéric III.
L’empire comprenait au départ les royaumes de Germanie, d’Italie et, à partir de 1032, celui de Bourgogne.
Composé de nombreux territoires différents, on passait de grandes régions comme la Bavière et la Bohême à de petites seigneuries et cités-États.
Dans ce maelström géographiques, des enclaves étaient situées à l’intérieur d’autres États, par exemple la ville de Besançon qui se trouvait dans le royaume de France, mais qui était sous la suzeraineté de l’Empire.
Son étendue permettait d’avoir accès à des richesses économiques.
Entité décentralisée
Parmi ses régions, la Forêt Noire, célèbre pour ses forêts denses et ses montagnes, et les montagnes du Harz, riches en ressources minières, qui ont contribué à l’économie de l’empire.
Frontières et commerces se jouaient dans les Alpes.
Cette chaîne montagneuse a joué un rôle crucial dans la définition des frontières de l’empire, tout en influençant les routes commerciales et les échanges culturels entre le nord et le sud de l’Europe.
800 ans d'Empire
Cependant, les frontières de l’entité étaient souvent le théâtre de conflits avec ses voisins, comme le royaume de France à l’ouest, le royaume de Pologne à l’est et divers États italiens au sud.
Ces conflits ont bien souvent modifié les limites territoriales.
Plusieurs empereurs ont cherché à étendre leur influence en Italie, notamment à travers des campagnes militaires et des mariages politiques.
Cela a donné lieu à la création de territoires comme le Royaume de Sicile, gouverné par des membres de la maison de Hohenstaufen.
Les rivières comme le Rhin et le Danube étaient essentielles pour le commerce et la communication à l’intérieur de l’empire.
Les cités situées le long de ces rivières prospérèrent grâce à leur emplacement stratégique.
En outre, l’entité avait un accès à la mer Baltique, ce qui lui a permis de participer au commerce avec la ligue hanséatique, une puissante association de villes marchandes.
Le duché de Bourgogne, bien que situé en grande partie en dehors des frontières traditionnelles du Saint Empire, a été sous l’influence des empereurs et est devenu un élément important de la politique impériale.
Outre souci dans la botte de l’empereur, les Teutons.
Les territoires situés à l’est de l’empire étaient souvent disputés, en particulier avec les Chevaliers Teutoniques qui ont établi leur propre État sur les terres baltes.
Dès lors, peut-on alors vraiment parler d’empire ?
Si on considère qu’un empire est un État qui exerce un pouvoir centralisé sur un vaste territoire, alors le Saint Empire romain germanique n’en était pas vraiment un.
Dans cet empire décentralisé, l’empereur, qui dépendait de l’approbation des princes-électeurs, avait un pouvoir limité, et ne pouvait pas imposer sa volonté sur les princes de l’empire.
Un empire fragmenté qui a tout de même duré plus de 800 ans.