L’homme le plus riche du Moyen Âge
L’homme le plus riche du Moyen Âge

L’homme le plus riche du Moyen Âge

C’est l’homme le plus riche du Moyen Âge

Issu d’une famille tisserand, le banquier Jakob Fugger (1459 – 1525) est immensément fortuné. Au point d’élire les empereurs, de prêter aux puissants et de battre sa propre monnaie.

Il est l’homme le plus influent de son temps.

« Les hommes du Moyen Âge n’étaient pas assez vertueux pour dédaigner l’argent, mais ils méprisaient les hommes d’argent », disait George Bernanos.

Le rapport à l’argent est déjà, à l’époque médiévale, la source d’un profond malaise.

Le chevalier méprise l’argent, butin du mercenaire ; le noble doit faire preuve de largesse et d’une générosité ostentatoire ; mais le bourgeois, lui, thésaurise et garde jalousement son bien.

Dans ces conditions, toutefois fluctuantes, des familles de bourgeois se démarquent.

Jakob Fugger, dit le riche, et sa famille étaient des banquiers et des marchands qui contrôlaient une grande partie de l’économie européenne aux XVe et XVIe siècles.

Les Fugger ont créé des rois, donné vie aux villes et même provoqué une scission au sein de l’Église.

Originaires de la ville bavaroise d’Augsbourg, ils ont prospéré dans le négoce textile, avec les bijoux, les reliques, les épices du Nouveau Monde et notamment dans l’industrie minière.

En agrandissant son capital à la fin du XVe siècle, Jakob est devenu un puissant banquier.

À Schwaz, au Tyrol, Sigismond d’Autriche a offert à Jakob « la mère de toutes les mines d’argent » en remboursement d’un prêt qui avait financé son style de vie somptueux.

La Schwaz devint ainsi la plus grande métropole minière du monde dans la première moitié du XVIe siècle.

Fondée en 1521, la Fuggerei fournissait des logements abordables aux citoyens les plus pauvres de la ville au prix d’un florin par an, ainsi que l’obligation d’offrir trois prières pour Jakob.

N.B. : le loyer est resté inchangé jusqu’à ce jour.

Politiquement, Jakob a soutenu Maximilien Ier de Habsbourg dans son accession au trône de l’empereur du Saint-Empire en payant 800 000 florins.

Considéré comme de la corruption selon les normes actuelles, il était d’usage d’offrir de tels paiements aux princes électeurs.

En reconnaissance de ses services, sa famille est anoblie en 1511, recevant la noblesse d’Empire de l’empereur.

En 1514, Jacob obtient le titre héréditaire de comte du Saint-Empire. Il reçoit également des droits souverains sur ses terres, y compris le droit de battre monnaie.

Jakob est d’un ton sec, même parmi les puissants.

En 1523, il écrivit une lettre exigeant le paiement d’une dette à Charles Quint, alors l’homme le plus puissant de la planète, empereur du Saint-Empire romain germanique, roi d’Espagne, de Jérusalem, duc de Bourgogne, etc.

« Il convient de noter que Sa Majesté n’aurait pas la couronne impériale sans moi. Vous devez calculer l’argent que vous me devez et me payer sans plus attendre », lui dit-il sans ambages.

Les Fugger ont servi de banquiers auprès des papes, finançant la Chapelle Sixtine.

Ils géraient la vente des indulgences, un moyen de réduire les punitions pour les péchés commis. La critique de ce système a contribué à la Réforme protestante dirigée par Martin Luther.

L’influence de la famille Fugger s’est affaiblie au fil des générations. En 1657, l’entreprise des Fugger prend fin.

Les opérations minières des Fugger avaient épuisé le filon, entraînant un déclin de l’intérêt mondial et le dépeuplement de la région.

Fugger décède en 1525. Deux ans plus tard, on estime que la fortune de sa famille avait augmenté de plus de 900 % en l’espace de 15 ans.

Pour en savoir plus : 

– Article du Monde : https://www.lemonde.fr/economie/article/2013/08/14/jacob-fugger-le-riche-banquier-des-habsbourg_3461170_3234.html

 

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