Retrouvé en 1936 dans une tourbière en Suède, son corps, sa tunique et sa chevelure ont été incroyablement bien conservés pendant près de 700 ans.
Mais un mystère plus grand encore l’entoure.
Sa tunique (période 1350-1370) est l’un des vêtements du Moyen Âge les mieux conservés d’Europe.
Les acides des tourbières ont préservé le corps, la tenue, le bois et le cuir. Cependant, ils ont donné une teinte brun-rougeâtre aux cheveux, aux os et aux textiles.
L’homme de Bocksten portait, en autres, une gugel (sorte de cagoule avec une pointe trainante), une cape, des bas, une ceinture et des chaussures en cuir.
Ceci-dit, il n’était pas d’ascendance noble, bien qu’on notera la qualité du tissage.
Notre individu était probablement en contact étroit avec des hommes de la classe supérieure.
Il aurait certainement pu être un serviteur de rang, un scribe, un artisan ou quelque chose de similaire dans un grand domaine, un château ou une ville.
Plus étrange, son corps a été empalé et ancré dans la tourbière avec trois poteaux en bois.
Cette pratique empêchait le défunt de “remarcher”, c’est-à-dire de devenir un revenant. Son visage tourné face contre terre indique une mort déshonorante. La raison reste un mystère.
Les XIIIe et XIVe siècles ont vu des changements sociétaux majeurs en Suède.
La grande majorité de la population – c’est-à-dire les paysans et généralement la classe laborieuse – était soumise à des niveaux élevés d’imposition.
À ce moment-là, une classe supérieure s’est formée, composée de nobles et de personnalités éminentes, qui n’étaient pas tenues de payer des impôts mais en percevaient du peuple.
Leur nouvelle richesse a permis à la noblesse de construire de grands châteaux.
Cependant, vers 1350, la peste noire a frappé durement toute l’Europe. Des traces de ce bouleversement se retrouvent encore aujourd’hui dans le paysage de la tourbière de Bocksten.
Toutes les informations proviennent du Hallands kulturhistoriska museum.